C’est le breuvage d’excellence de l’été, frais et léger, on l’apprécie d’autant plus si la bière a une belle couleur, des bulles légères et un petit goût de « je ne sais quoi » qui nous fait regarder l’étiquette. Ça tombe bien, en Haute-Loire, les brasseries artisanales ont poussé comme des champignons : seulement 3 en 2010, elles sont aujourd’hui des dizaines à brasser leur précieux breuvage. Enquête sur l’essor des brasseries artisanales avec Charlie Leroux, le « lutin brasseur » de la Brasserie de l’Alagnon, à Blesle.

Zoom sur le succès des brasseries et micro-brasseries en Haute-Loire

Quand vous avez ouvert la brasserie de l’Alagnon, étiez-vous l’un des premiers de Haute-Loire ? Combien étaient installés en France ?

Quand j’ai démarré en 2009, il y avait 400 brasseries artisanales en France et seulement les brasseries Barbaroux et Vellavia en Haute-Loire me semble-t-il. En 10 ans, on a vu une explosion de leur nombre pour arriver à plus de 1 400 brasseries en France aujourd’hui. Une qui se crée tous les 2 jours ! En Haute-Loire, cela reste des structures de petite taille du style « microbrasseries ».

Pourquoi avez-vous choisi ce lieu ? Est-ce un terroir propice pour brasser une bière de qualité ?

J’ai choisi de vivre ici avec ma famille, attiré par la qualité de vie : le patrimoine naturel et culturel. Les altiligériens ne se rendent souvent pas compte de la chance qu’ils ont ! J’étais dans une période de reconversion, j’ai commencé par brasser chez moi par passion, par curiosité et l’idée a fait son chemin. En fouinant dans les caves et brocantes, j’ai trouvé des bouteilles qui venaient d’anciennes brasserie, à Brioude notamment. Il y avait même des malteries pour la transformation de l’orge au Puy, à Costaros et à Tence. La dernière a fermé dans les années 80. Par ailleurs, pour brasser la Vellavia, un groupement d’agriculteurs vers Le Puy-en-Velay a réintroduit une variété d’orge brassicole, cultivée au XIXe siècle en Haute-Loire.

Trouvez-vous localement toutes les matières premières ?

En Auvergne, on a une très bonne qualité de l’eau et c’est favorable pour la bière. Nous, on utilise de l’eau du Cézallier. Au niveau des céréales, c’était compliqué au départ de se fournir localement. Je me suis alors mis en relation avec plusieurs agriculteurs locaux qui ont commencé à planter des variétés d’orge utilisables en brasserie. Puis une malterie artisanale bio est apparue en Ardèche. Et depuis peu, il y en a une à 20 km d’ici, à Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme).

Image by Batatolis Panagiotis from Pixabay

Orge utilisable en brasserie

Et le houblon ?

Il faut s’approvisionner en Allemagne ou en Angleterre… Au niveau local, il y a des essais, des projets, mais la culture du houblon demande plusieurs années et un vrai savoir-faire au niveau de la récolte et de la conservation. Mais on brasse aussi avec des plantes aromatiques locales.

Aujourd’hui on identifie plusieurs dizaines de brasseries en Haute-Loire. Va-t-on vers une diversité des goûts ?

Chaque brasserie propose une gamme qui peut être large. Du coup, il y en a pour tous les goûts : une véritable émulation et beaucoup de créativité.

Que recherche l’amateur qui se tourne vers les bières artisanales ?

S’il est séduit par un produit, il est surtout intéressé par l’artisan, par une rencontre et le partage de savoir-faire. Beaucoup de gens viennent à la brasserie pour visiter le lieu et voir qui se cache derrière les bières. L’échange est passionnant et nous donne l’envie de progresser, de chercher de nouvelles choses !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

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